Restauration hydrologique et écologique de la zone humide du Castagné

Thématique(s) : Ressources en eau, Ecosystèmes, biodiversité et forêts, Ressources en agrosystèmes (agriculture, vin, élevage)

Type de projet

Action publique

Structure pilote

Syndicat Mixte Dordogne moyenne et Cère aval (SMDMCA)

Date du projet

Début : 31/12/2017
Fin : 31/12/2022

Lieu du projet

46190, Calviac

Lien(s) utile(s)

Résumé du projet

Contexte :

La zone humide du Castagné est une tourbière haute drainée, s’étendant sur environ 7 hectares, à la confluence de 3 ruisseaux (rectifiés). En 2014, le SMDMCA a lancé une concertation avec l’ONF, gestionnaire du site, et le Ministère de l’Agriculture, propriétaire des parcelles, et en partenariat avec l’adasea.d’Oc et le CEN Midi-Pyrénées. Cette concertation a abouti en 2017 à un plan de gestion de 5 ans, validé par l’ensemble des partenaires, prévoyant des travaux de suppression de drainage, la mise en place d’un pâturage extensif et un suivi fin de l’évolution de la zone (hydrologie, faune, flore).

Objectifs :

L’objectif principal de ce projet est de remédier à la dégradation du caractère hygrophile et épurateur de la zone humide, afin de prévenir les crues et d’améliorer la qualité de l’eau. Cet objectif principal est complété par des objectifs de soutien d’étiage, de restauration d’un écosystème de tourbière, et de production de pâturage pour un troupeau de bovins. Le site comprend plusieurs espèces patrimoniales et déterminantes de ZNIEFF, dont au moins 5 sont protégées. Ainsi l’objectif secondaire de l’action est l’amélioration de la qualité des habitats naturels, et la reconquête du site par une biodiversité inféodée aux milieux humides.

Résultats principaux ou attendus :

Les premiers résultats des niveaux d’eau (obtenus grâce à une sonde piézométrique) montrent une remontée du toit de la nappe qui se maintient en hiver et une partie du printemps et de l’été, ce qui n’était pas le cas auparavant. La capacité de rétention du site a été améliorée, conformément à l’objectif initial. Un possible effet positif sur la biodiversité de la réduction du drainage et du changement des pratiques de gestion sera quant à lui quantifié par le suivi faune flore (placettes et transects). Un possible effet positif sur la population piscicole sera quantifié par un suivi par pêches électriques.

Obstacles rencontrés et leviers déployés :

L’acceptation de projets de réduction de drainage des parcelles est difficile à obtenir, d’autant plus si la parcelle a déjà un usage agricole. Cela peut parfois être résolu par la maîtrise foncière des parcelles par la collectivité. La seconde limite est l’absence de connaissances ou de données (campagne de photographies aériennes dans l’année suivant les travaux de drainage) sur l’historique de la parcelle, sans lesquelles il est compliqué de repérer finement le tracé des drains. La sonde de suivi du niveau de l’eau du piézomètre a subi plusieurs avaries en début de suivi, induisant des lacunes dans la chronologie des données post-travaux.

Retombées pratiques

Cette démarche est transposable aux projets de restauration des fonctionnalités des zones humides prévoyant la suppression de drains enterrés. La méthodologie est très simple à mettre en place, et les travaux très peu impactant sur le milieu. De plus, dans le contexte des changements climatiques, la réhabilitation des zones humides permet d’accroître leur potentiel de rétention et donc de lutter contre les risques d’inondation et de sécheresse, qui pèsent de plus en plus sur les populations. La réhabilitation des zones humides peut également permettre à la profession agricole de disposer de parcelles fourragères productives en période de sécheresse.

Perspectives

Un projet de rachat par la collectivité des parcelles situées en zone humide a été engagé depuis 2019. Des carottages de tourbe ont été réalisés par un laboratoire universitaire, afin de réaliser une datation et étudier les horizons liés à la turfigénèse. Les suivis des niveaux d’eau, ainsi que des placettes et transects vont continuer, afin de pouvoir déterminer l’efficacité de cette méthode de restauration et de gestion d’une tourbière historiquement dégradée. Des jaugeages amont/aval du cours d’eau seront également effectués en période d’étiage, afin de quantifier l’apport de la zone humide au cours d’eau durant ces périodes critiques.

Partenaires

ADASEA.D'OC

CEN OCCITANIE

ONF

Financeurs

AGENCE DE L'EAU ADOUR-GARONNE

Etat

Pilotage du projet

Thomas ETIEN
Technicien rivière
46600 CREYSSE

Votre action

Collectivités, associations, entreprises, si vous souhaitez valoriser vos initiatives en faveur du climat sur CACO