Contextes

De nombreux impacts climatiques se font déjà sentir sur la région Occitanie, amenant les territoires à faire face à de multiples défis et enjeux pour se réorganiser.

Contexte global

Les changements climatiques, reflet d’une situation globale inédite

Les changements climatiques sont le reflet d’un bouleversement démographique, énergétique et socioéconomique sans précédent du monde contemporain. Leur pouvoir de nuisance oblige à repenser les conditions d’un vivre ensemble responsable puisque les effets d’une réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) ne seront visibles qu’à long terme. Or, les territoires expérimentent déjà des modifications du fait d’impacts d’événements extrêmes et de tendances météorologiques graduelles. En effet, non seulement les impacts climatiques se rajoutent aux fortes pressions anthropiques locales qui s’exercent sur la biodiversité, les ressources et les milieux naturels, mais ils affectent également les populations, les infrastructures et les activités sociales, économiques et culturelles.

Une nécessité de s’adapter à de nouvelles conditions

L’accélération du phénomène oblige les territoires à s’adapter, c’est à dire à se réorganiser à travers :

  • un réaménagement des territoires (formes urbaines, techniques) pour faire face aux impacts climatiques directs et indirects ;
  • une restructuration des institutions et leurs activités afin d’intégrer davantage les évolutions climatiques en cours dans la gestion des enjeux locaux et régionaux ;
  • une transformation des modes (pratiques, activités) de production, d’exploitation et de gestion des ressources ainsi qu’une évolution des comportements de consommation des populations et des filières en vue d’accélérer la transition énergétique vers une société sobre en carbone.

Contexte régional

Un territoire riche de multiples facettes

Les territoires de la région Occitanie font face à de nombreux défis climatiques de part la diversité de leurs paysages, de leurs climats et de leurs activités socioéconomiques.
Déjà, de nombreux impacts climatiques directs et indirects issus d’aléas et de tendances météorologiques se font sentir sur les milieux naturels (pyrénéen, méditerranéen, coteaux), les ressources (eau, agriculture, viticulture), les infrastructures (transports, réseaux, parcs immobiliers), les populations (santé publique, communautés rurales et urbaines) et les activités (tourisme, énergie) régionales.

Contexte climatique

Depuis novembre 2022, l’Observatoire régional climat énergie en Occitanie (ORCEO) a élargi son périmètre d’action à l’observation du changement climatique. Dans un premier temps, des données de premier niveau sur les évolutions des principales variables climatiques (températures, précipitations, etc.), ainsi que des indicateurs d’impact du climat sur l’activité agricole ont été intégrés aux profils énergie-climat que l’ORCEO partage aux collectivités d’Occitanie. Depuis février 2023, les évolutions des principales variables climatiques sont également accessibles directement depuis la plateforme TerriSTORY©.

Faits saillants

  • Hausse des températures moyennes de 0.3°C par décennie sur la période 1959-2009
  • Accentuation du réchauffement depuis les années 1980
  • Réchauffement plus marqué au printemps et en été
  • Des sècheresses en progression
  • Diminution de la durée d’enneigement en moyenne montagne
  • Pour la partie Midi-Pyrénées, peu ou pas d’évolution des précipitations
  • Pour la partie Languedoc-Roussillon, diminution des précipitations sur la période 1959-2009.

L’évolution constatée du climat régional

En Occitanie, comme sur l’ensemble du territoire métropolitain, le changement climatique se traduit principalement par une hausse des températures, marquée surtout depuis les années 1980. Sur la période 1959-2009, on observe une augmentation des températures annuelles d’environ 0.3°C par décennie en moyenne sur la région.

À l’échelle saisonnière, ce sont le printemps et l’été qui se réchauffent le plus, avec :

  • pour la partie Midi-Pyrénées, des hausses de 0.3°C à 0.4°C par décennie pour les températures minimales, et de l’ordre de 0.4°C pour les températures maximales
  • pour la partie Languedoc-Roussillon, des hausses de 0.3°C à 0.4°C par décennie pour les températures minimales, et de l’ordre de 0.4°C pour les températures maximales.

En automne et en hiver, les tendances sont également en hausse mais avec des valeurs moins fortes, d’environ 0.2°C par décennie pour la partie Midi-Pyrénées et de l’ordre de 0.2°C à 0.3°C par décennie pour la partie Languedoc-Roussillon.

En cohérence avec cette augmentation des températures, le nombre de journées chaudes (températures maximales supérieures ou égales à 25°C) augmente et le nombre de jours de gel diminue.

L’évolution des précipitations est moins sensible car la variabilité d’une année sur l’autre est importante. Sur la période 1959-2009, les tendances annuelles sur la pluviométrie sont peu marquées, bien que sur la partie Languedoc-Roussillon, elles sont plus en baisse.

Faute d’un accroissement du cumul de pluie, l’augmentation de la température favorise l’augmentation de phénomènes comme la sècheresse et le déficit en eau dans le sol, essentiellement par effet d’évaporation.

Enfin, la durée d’enneigement diminue en moyenne montagne.

Journées chaudes :

En Occitanie, le nombre annuel de journées chaudes (températures maximales supérieures à 25°C) est très variable d’une année sur l’autre, mais aussi selon les endroits : les journées chaudes sont plus fréquentes lorsqu’on s’éloigne du relief et de la mer Méditerranée.

Sur la période 1961-2010, on observe une forte augmentation du nombre de journées chaudes, comprise entre 3 et 6 jours par décennie pour la partie Midi-Pyrénées et entre 6 et 7 jours par décennie pour la partie Languedoc-Roussillon. L’année 2003 apparaît à la première place des années ayant connu le plus grand nombre de journées chaudes pour la partie Midi-Pyrénées, auxquelles s’ajoutent 2009, 2011 et 2017 pour la partie Languedoc-Roussillon.

Jours de gel :

En Occitanie, le nombre annuel de jours de gel est très variable d’une année sur l’autre, mais aussi selon les endroits : les gelées sont rares sur le littoral et plus fréquentes à l’intérieur des terres. En cohérence avec l’augmentation des températures, le nombre annuel de jours de gel diminue. Sur la période 1961-2010, la tendance observée est de l’ordre de -1 à -3 jours par décennie sur la partie Midi-Pyrénées et de l’ordre de 0 à -1 jour par décennie sur la partie Languedoc-Roussillon. 2014 a été l’une des années les moins gélives observées sur la région depuis 1959, aux côtés de 1982 pour la partie Languedoc-Roussillon et aux côtés de 1994 et 2002 pour la partie Midi-Pyrénées.

Sources : Météo-France, Climat HD « Midi-Pyrénées » et « Languedoc-Roussillon »